Septième
sens
par Daniel Milev
Depuis
le plus
jeune âge, les filles développent une conscience
de l'attrait, du magnétisme, de leur apparence, ce qui
détermine leur rôle de séductrices, à savoir
mettre en avantage leur physique. Elles se maquillent par imitation des
plus grandes, elles dansent, elles bougent beaucoup en jouant de leur
corps. Elles prennent conscience que le corps féminin
plaît aux garçons et elles apprennent à en jouer.
Lorsqu'elles ont la chance de constater, en se comparant aux mannequins
à la mode, qu'elles n'ont rien ou très peu à leur
envier physiquement, le désir intime de se valoriser à
travers leur corps en le dévoilant les gagne entièrement.
Pour les filles, ce serait vraiment réaliser un rêve
secret que d'avoir une occasion de montrer leur physique avantageux au
plus grand nombre. Pour les plus jeunes, c'est aussi une manière
d'affirmer leur personnalité et de montrer qu'elles peuvent se
mesurer déjà aux autres dans la cour des grandes. Elles
veulent conquérir les cœurs des gens, des hommes, par la
beauté que la nature leur a offert. Cependant, elles ne
voudraient pas qu'on les considère comme des filles
"légères" et "faciles", d'où également leur
réticence à voir quelque chose de malsain dans le fait de
dévoiler leur corps.
Les garçons ont eux aussi conscience de l'attrait de leur
physique sur les filles. Vous les avez déjà vus en train
de se battre joyeusement entre eux : c'est l'exhibition de leur force
et de l'agilité de leur corps. Cela peut s'exprimer dans la
pratique d'un sport, comme le football, où l'on prend du
plaisir à frapper virilement dans le ballon pour tester, mais
également pour faire l'étalage de, sa puissance, aussi
bien à ses petits camarades qu'à la gente féminine
qui n'est pas toujours au rendez-vous, mais dès que l'occasion
se présente. Les garçons aiment flamber, se pavaner,
frimer, rouler des mécaniques. Ce qu'ils adorent c'est se
valoriser à travers d'objets de leur possession que leurs
parents leur ont offert ou discuter de détails techniques de
voitures qu'ils ne possèdent pas, comme s'ils voulaient montrer
non seulement leur bon goût et leurs compétences, mais
encore faire miroiter le rêve d'un avenir prometteur où
ils pourraient possèder un de ces "bijous".
Toute cette panoplie utilisée par garçons et filles
n'a qu'un seul but : se valoriser pour plaire, pour séduire,
pour impressionner. Le désir de séduction mène
à l'utilisation par l'esprit de petites ruses pour attirer
l'attention sur soi, pour satisfaire à son ego, voire
seulement pour tester son pourvoir de séduction, comme un
enfant de toujours. Afin d'y arriver, l'esprit commence à
mettre en place des stratagèmes, la pensée devient
plus élaborée. Cependant, si cela est une preuve de
l'évolution de l'intelligence, il serait
prématuré de conclure à un comportement positif.
Une chose semble être acquise, c'est une étape
incontournable du développement de la personnalité de
chacun, mais combien elle devrait durer et avec quelle intensité
elle devrait prédominer est une question qui reste à
débattre. Il s'agit bien d'un narcissisme profond
hérité depuis la plus tendre enfance et qui incite
à la manipulation.
La manipulation commence dès les premières
années de notre vie alors que nous sommes encore nourris au
biberon. Le petit enfant s'arrange toujours pour attirer l'attention
de ses parents sur lui et ce même sous le regard jaloux d'un
frère ou d'une sœur. Mais alors qu'il suffit de se mettre
à pleurer ou à crier pour faire venir ses parents, ce
chantage ne marchera que jusqu'à un certain temps et se
révèlera inutile dans le cercle amical. C'est
peut-être cela qui nous amène à
réfléchir et à développer d'autres
stratagèmes, plus élaborés, afin de s'attirer les
faveurs de ceux qu'on apprécie. Quoi qu'il en soit, c'est une
étape qui semble être incontournable de notre
développement intellectuel. Cependant, beaucoup conservent
jusqu'à un âge très avancé cette nature
manipulatrice. Elle se transforme en un mode de vie et témoigne
d'une nature profondément narcissique. Certaines gens n'arrivent
jamais à s'en débarrasser de leur vie, d'autres y
retournent après y avoir échappé pendant des
années. Cette nature narcissique les maintient
dans un comportement arriéré proche de celui de
l'adolescence, même lorsque il s'agit de personnes ayant eu la
majorité depuis longtemps. La recherche de la preuve de
l'amour, de l'affection ou de la jalousie de quelqu'un que l'on
apprécie devient alors la seule justification de tous ses actes
quitte à créer les situations les plus
embrouillées possibles, voire à vexer celui-ci ou
à faire éclater sa relation avec lui lorsqu'on croit ne
plus espérer grande chose de cette dernière. Car,
à ce moment, la seule chose qui compte c'est d'obtenir la
consolation que l'autre a au moins éprouvé quelques
sentiments, quelque chose auquel on a envie de s'acrocher comme un
naufragé à une paille en plein océan lorsque le
bateau de l'amitié a chaviré au large et qu'on est
devant un constat d'échec. Une autre forme de manipulation
est celle de jouer sur les peurs de la personne visée. Cette
manipulation est particulièrement insidieuse non seulement
parce qu'on essaie de réveiller en elle un instinct de
saint-bernard afin qu'elle manifeste son attachement, mais aussi
parce que l'on veut la pousser de cette façon à
faire ce que l'on attend d'elle. Il faut être
particulièrement vigilant à ce type de manipulation
surtout en début de relation, car on est beaucoup plus ouvert
vers l'autre à ce moment-là. Certains s'imaginent
qu'ils sont capables de mener par le bout du nez quelqu'un
d'intelligent en jouant du batôn et de la carotte. C'est une
vieille méthode utilisée aussi bien pour dresser, que
pour gouverner, diriger. Il s'agit de fonctionner sur le principe de
la récompense / punition (félicitation / blâme).
La victime est sensée vouloir cumuler que les
récompenses pour décrocher la lune. C'est
extrêmement facile de s'en tirer en faisant exprès de
cumuler que des points négatifs pour se donner toutes les
occasions possibles de se soustraire au joug qu'on essaie de
nous mettre.
Une autre étape du développement naturel de la
personnalité humaine lié à une complexification
de la pensée survient à l'adolescence. La redecouverte
de son corps est une occasion de remettre en cause ses idéaux
d'enfance et de recentrer ses intérêts autour de
critères plus concrets de choix comme des affinités
physiques, des profils de caractères, voire des moyens
pécuniaires. L'importance accordée au corps reste
malgré tout prédominente. Dans la recherche de
séduction en usant du charme, le corps devient un instrument
de la manipulation, héritage de l'enfance. Bien
souvent, par
imitation des images publicitaires, qui n'hésitent plus à
communiquer sur l'érotisme pour déclencher un
comportement impulsif et de consommation, ou par pure provocation, les
ados et les post-ados* s'habillent de manière à titiller
la libido, aussi bien celle des autres que leur propre. La recherche
consciente de se valoriser à travers son corps découle en
partie du désir d'exercer un pouvoir sur les autres. Pourtant,
ce pouvoir fait également peur, car il n'attire pas toujours
ceux qu'on souhaite et les conséquences d'un dérapage
pourraient coûter cher. Mais n'est-ce pas justement parce qu'on
ne se sent pas toujours confient(e) en soi que l'on cherche à se
prouver que l'on peut arriver à maîtriser son
environnement en manipulant les autres ? Donc, ce pouvoir apporte
également de l'assurance. Que gagne-t-on vraiment, qu'est-ce
qu'on y perd ? Jusqu'où est-on prêt à aller ?
Chacun(e) fait ses calculs. Un véritable changement de la
pensée survient lorsqu'on arrive à remettre en cause ses
rêves d'enfance et que l'on délègue en quelque
sorte au corps le dictat qui était autrefois celui du cœur. Les
grands sentiments romantiques sont peu à peu remplacés
par des envies de plaisir physique. On se pose alors la question :
qu'adviendra-t-il si la personne de notre choix n'est pas
forcément le model de beauté dont on a toujours
rêvé ? Et si au lieu d'avoir une relation de longue
durée avec quelqu'un que l'on connaît bien et qui nous
aime, on s'abandonnait spontanément à une envie de
plaisir sexuel avec un(e) inconnu(e)? Ce que ce mode de pensée
laisse miroiter c'est la séduisante idée que l'herbe est
peut-être plus verte ailleurs et que l'ami(e) que l'on aime un
peu, mais qui semble davantage nous étouffer, a quelque part
son équivalent en mieux, sans les inconvénients.
Eprouver du plaisir en brisant son rêve d'enfance, en
avilissant l'image positive et impeccable que l'on a de
soi-même ou de quelqu'un d'autre, donne l'impression d'une
expérience emotionnelle beaucoup plus forte que n'importe quel
autre fantasme. Que l'on le veuille ou non, la perversion est une
conséquence directe d'une défaillance du raisonnement ou
d'un écart comportemental suite à la remise en cause de
ses idéaux, qui elle-même est une étape
quasi-incontournable du développement de la personnalité
de chaque individu. Très peu sont ceux qui y échapent
réellement, si ce n'est personne. Le comportement pervers fait
un peu peur, car on ne sait jamais comment il sera vu par les autres.
Dans sa recherche de comprendre ou de trouver une justification de ce
nouveau comportement, l'être humain se réfugie
derrière l'idée qu'il est un animal. On comprend mieux
alors que le discours de ceux qui défendent l'industrie du sexe
tourne beaucoup autour de ce thème en essayant même de
prouver que le sexe pour le plaisir est une invention de l'homme et est
donc un acquis de la civilisation. Néanmoins, tel est le cas de
tous ceux qui sont plus ou moins conscients de leur perversion et qui
cherchent à la justifier. Certains étudiants en premier
cycle, par exemple, se plaignent que l'enseignement de la biologie
à l'université est trop mécaniste et que cela tue
l'émerveillement qu'ils ont pu avoir au lycée pour cette
matière. Les enseignants s'en défendent en disant que ce
n'est pas leur manière d'enseigner qui est en cause, mais que ce
sont les jeunes eux-mêmes qui interprètent de cette
façon leur enseignement. La vérité est
peut-être quelque part au milieu. Les jeunes qui
découvrent leur perversion cherchent à la justifier d'une
certaine manière, car ils en sont honteux et confus, et ils se
rendront bien vite compte que ça les arrange de croire que nous
ne sommes rien d'autre que des animaux. D'un autre côté,
pas mal d'enseignants avoueront qu'ils considèrent
réellement l'être humain comme un animal d'un point de vue
scientifique, ce qui laisse une empreinte indéniable sur leur
manière d'enseigner. Cela a des conséquences graves sur
le comportement des jeunes. Lorsqu'une fille succombe au charme
envoûtant de son corps, elle décide qu'il est fait pour
l'amour, pour être aimé. C'est une conséquence d'un
défaut de raisonnement, probablement provoqué par son
narcissisme profond, qui inverse les rapports entre le spirituel
(relevant du rêve d'enfant) et le corporel (objet d'une
attention nouvelle et particulière) et qui la fait basculer
ainsi dans la perversion. Mais la question du choix du partenaire se
révèle anguleuse. Qui mériterait de pouvoir se
vanter de posséder toute cette beauté qu'on lui offrira
si jalousement et qu'il ne tardera pas à avilir bêtement ?
La réponse la plus fréquente est qu'aucun garçon
ne le mérite ou très peu. Peut-être celui qu'on
aime, mais est-il vraiment le meilleur choix ? Certaines filles
s'orientent naturellement vers des garçons qui manquent de
l'assurance en eux et qui ont plutôt l'air
désintéressés, car pour elles il est primordial de
sentir maîtriser leur vie en choisissant elles-mêmes
leur compagnons et de ne pas avoir l'impression qu'on leur met la main
dessus. Dans le cas général, les gens admettent
pour logique que l'attitude la plus adéquate est celle de
s'attacher à son sentiment de liberté personnelle -
n'appartenir à personne, ce qui devient par la suite une
philosophie de vie derrière laquelle on se protège des
critiques, et qui attise en réalité la perversion. Car on
a envie désormais de se complaire dans des relations
libres, sans aucun engagement, afin de profiter d'une certaine
manière de ceux qu'on rencontre, sans être
véritablement à eux pour autant. L'envie de relations
sexuelles est liée alors uniquement aux besoins de
réaliser un fantasme particulier, sans aucunes autres
complications d'odre sentimental. Le fait de ressentir
le désir très fort d'une autre personne peut se
révéler à ce moment déterminant pour le
passage à l'acte, qui est le plus souvent de nature impulsive,
sur un coup de tête. On choisit alors, plus ou moins
consciemment, quelqu'un qui satisfaira au mieux à notre
fantasme pervers. Il n'est pas rare que les filles, par exemple,
fantasment sur des hommes en uniforme, car ils sont supposés
être "en manque" et donc avoir un désir très fort,
ce qui prédispose tous les deux à passer à l'acte.
Considérer l'être humain comme un animal apporte la
justification de cette attitude. Et la déception, qui serait
pour plus de la moitié des premiers rapports sexuels des filles,
justifie la multiplication des expériences avec d'autres hommes.
C'est ce que les hommes veulent au fond : profiter des avantages d'une
fille qui ne souhaiterait aucune complication et avoir la
liberté d'en changer à tout moment sans prise de
tête, puisqu'en réalité la fille n'est pas
amoureuse d'eux et a sa propre liberté. Dans leur aspiration
à la libération, les femmes ont adopté le mode de
vie de l'homme, son attitude et ont accepté sa perversion.
C'est ce rêve masculin qui transparaît très bien
à travers l'art cinématographique et qui semble dicter
le comportement des gens. Tout le monde aurait dû y être
gagnant, or c'est plutôt le contraire et nous le
détaillerons par la suite. Les hommes et les femmes qui
développent un sentiment de liberté
exagéré et proche de la psychose**(dans ce cas, de la
paranoïa) sont aussi victimes de la perversion. Dans une
société humaine plus évoluée que la notre
cette remise en cause du rêve d'enfant qui semble être
justifiée et constructive de l'individu ne devrait point durer
ou du moins se traduire par un passage à l'acte
spontanné (impulsif) en dehors de son intimité. Tel n'est
pas le cas actuellement, car la perversion a
pénétré également dans les rapports
socio-professionnels.
Nous vivons dans des ploutocraties et des gérontocraties,
c'est-à-dire que le pouvoir y est détenu par les plus
riches et les plus âgés. Les jeunes sont leur main
d'œuvre courante et ils sont là pour qu'on les fasse
culpabiliser lorsque les vrais responsables (hommes politiques,
chefs d'entreprises) ne prennent plus leurs responsabilités.
La population en France est fortement vieillissante : c'est le
résultat de la baisse de la natalité et de la
dislocation des relations familliales. Une étude de la distance
hiérarchique au sens de Hofstede(1994) montre qu'en France elle
est assez grande ce qui signifie que les Français ont beaucoup
de difficultés à aborder leur supérieurs. Ils
sont soumis à une énorme pression, surtout dans le
secteur public où le travail est assorti de nombreux
privilèges et où la peur de perdre son emploi
crée un stress surhumain. Le désir de s'élever
dans la hiérarchie provient souvent de celui d'atteindre et
d'exercer un pouvoir sur les autres qui tient leur sort entre les
mains, et à la bonne volonté, de celui qui
détient ce pouvoir. La situation est analogue dans le
privé puisque le chômage est devenu endémique dans
le pays et l'on a même entendu des hommes du gouvernement parler
d'un taux de chômage incompressible et normal qui serait de
l'ordre de l'actuel, et ce après avoir fait des promesses
électorales de le réduire. Ce n'est sans doute pas un
hasard que les Français sont les plus grands consommateurs de
psychotropes dans le monde, cependand la pillule est parfois dure
à avaler. Alors les jeunes fument de l'herbe et ils sont des
centains de milliers à le faire plus ou moins
régulièrement. C'est illégale. La France
préfère faire culpabiliser et mettre hors la loi sa
jeunesse, car la légalisation serait une mesure trop impopulaire
aux yeux des gens qui dirigent véritablement le pays. Dix pour
cent des étudiants boivent de l'alcool
régulièrement et pas uniquement pour faire la fête,
mais parce qu'ils dépriment. Neuf pour cent des étudiants
avouent avoir eu une pensée suicidaire lors de l'année
précédente(2004/2005) - sur une population totale de
près de deux millions d'étudiants en France cela
représente 180 000 personnes. Ceux qui dirigent nos
sociétés humaines sont des marchands et y imposent la
logique marchande. Les marchands ont besoins de développer et
de maintenir l'esprit de consommation. Ainsi, lorsqu'un jeune arrive
pour une raison ou une autre à remettre en question ses
idéaux, il se retrouve happé et
piégé
par la machine de la consommation faite pour inciter au comportement
impulsif et privé de réflexion. Cette période
de doute, qui est normale tant qu'elle ne dure pas et qu'elle est
traversée entièrement dans la réflexion (la
non action créative et constructive), se trouve de cette
manière artificiellement prolongée et entretenue bien
au-delà de ce qu'elle n'aurait dû. Pire, elle devient
un mode de vie que l'on n'a pas choisi, contrairement à ce
que l'on s'imagine, mais qui nous est imposé par le
conditionnement opéré à travers les
médias, la publicité, les clips musicaux, qui
communiquent exclusivement sur l'érotisme du corps, l'art
cinématographique, y compris l'industrie du sexe. Il a
trouvé sa place aussi dans la littérature d'une certaine
manière et bien sûr sur Internet où l'on
n'hésite pas à attirer les badauds par des slogans qui
choquent la décence, mais qui sont très
révélateurs de la manière dont s'exprime la
perversion dans la conscience masculine. Une des plus grandes arnaques
intellectuelles du siècle précédent est d'avoir
fait croire que la débauche sexuelle est une révolution.
Ainsi, on a pu justifier la perversion comme une évolution de la
pensée et un acquis de la civilisation par rapport au monde
animal, alors que ce n'est qu'une aberration issue d'une étape
brève de notre propre développement intellectuel qui est
une sorte de recul - la remise en question d'une volonté
enfantine finalement positive, même si naïve, et qui permet
de mieux avancer par la suite. Cette remise en cause devrait mener tout
droit à la pré-sagesse, le monde dans lequel on fait un
long apprentissage de la responsabilité. Cependant, il arrive
souvent, lors de cette période de doute, que l'on tombe dans le
travers de la perversion. Si on l'accepte dans sa vie, on peut s'y
trouver piégé pendant de longues années. Plus la
période de doute est allongée, plus la probabilité
de tomber dans la perversion est grande. C'est en cela que consiste
l'effet pervers de la publicité et d'autres sources incitant au
comportement impulsif et au laisser-aller. Comme vous pouvez le
constater, la perversion déchire non seulement le tissu social
en créant un gouffre entre jeunes et anciennes
générations, en empêchant la famille de se
créer tôt, et les femmes d'avoir leurs premiers enfants
avant 30 ans, mais elle devient également la motivation la
première pour s'élever dans la hiérarchie, car
elle donne l'impression d'atteindre un pouvoir où tous les
fantasmes sont permis. La perversion dans les rapports
socio-professionnels est d'origine purement sexuelle.
Dans la recherche d'une indépendance financière qui
leur donne un sentiment de liberté, certaines femmes refusent
non seulement de jouer leur rôle de mères, mais
transforment parfois leur corps en marchandise. Elles deviennent
plus animales et instinctives, même si elles pensent la
même chose de l'homme, et ce dernier se voit parfois
amené à rentrer dans le rôle d'un père qui
leur a manqué à cause du grand nombre de familles
monoparentales dont elles sont souvent issues. Certaines d'entre
elles recherchent plus ou moins consciemment le père, mais
également l'amant, l'homme expérimenté, pour ce
qu'il peut leur apporter et pour ce qu'il est, leur
complémentaire, à savoir tout ce qu'elles
ne sont pas. Elles éprouvent un besoin vital de se sentir
aimées par un homme et sont prêtes à tout pour
en obtenir la preuve, même au prix de faire voler en
éclats leur relation parce qu'elles reproduisent
inconsciemment leur amour non partagé avec leur père
abscent dont elles espèrent toujours l'affection. Parfois,
elles sont engagées dans une logique de revanche sur les
hommes et cela les rend difficiles à gérer et
à supporter par moments. Au fond d'elles-mêmes, elles
cachent toujours la haine qui les aveugle et
tant qu'elles n'arrivent pas à l'apaiser elles ne pourront
pas faire le pardon salvateur qui les libérera du poids qui
les empêche de prendre leur envol et leur permettra enfin de
mener une vie normale. Elles n'assument pas du tout les critiques
qu'on peut leur adresser, même si elles sont très
justes, car elles sont foncièrement immatures et ne
savent pas maîtriser leurs frustrations, ce qui les rend
agressives. Or, soit l'homme, qui a vraiment envie de fonder une
famille (l'oiseau rare, quoi !), n'est pas prêt à
assumer la tâche de les gérer, soit il n'a ni besoin
ni envie que sa compagne soit aussi sa fille. Les seuls qui en ont
envie sont en général assez âgés, car
ils voudraient bien avoir une petite jeune à leurs
côtés. D'où en partie un grand décalage
et un croisement de générations qui n'empêche
pas le gouffre d'exister entre elles. Il est évident qu'on
entre ainsi dans des rapports de force qui enlèvent le
côté humain d'une relation et rendent l'ambience
glauque. D'un autre côté, ceux parmi les hommes qui
sont véritablement prêts à assumer la vie de
couple ne sont pas très nombreux, car ils se complaisent dans la
perversion et attendent que les filles y succombent aussi pour en
profiter. Cela les maintient dans un comportement
arriéré. La plupart pensent juste à tirer leur
coup et à se sauver dès que ça commence à
leur prendre le chou, car eux aussi sont foncièrement
immatures. Voilà qui crée déjà chez les
filles une véritable psychose. Elles ne veulent plus être
déçues et passer pour des poires. Elles ne veulent plus
montrer des faiblesses sentimentales ni même perdre la face
devant un homme. On les comprend bien et on ne peut ni le leur
reprocher ni leur en vouloir. Cependant, le prix qu'elles paient en
renonçant à leur rêve (en acceptant les rapports
pervers) est démesurée et cela prend l'air plutôt
d'une autoflagélation ou d'une complaisance perverse à
s'autodétruire. La plupart des filles commencent leurs premiers
rapports sexuels justement par pure perversion parce qu'elles veulent
qu'il se passe enfin quelque chose ou alors parce qu'elles ont
accepté tacitement celle de leur partenaire. Beaucoup de
filles qui sont amoureuses (le réciproque pour les
garçons est vrai aussi), sont prêtes à accepter de
coucher avec l'homme qu'elles aiment uniquement dans l'espoir de le
garder. Elles ne font que reproduire inconsciemment un principe
utilisé comme argument de vente : l'essayer c'est l'adopter,
c'est-à-dire qu'elles espèrent le fidéliser en
quelque sorte par le sexe. Cela révèle bien leur esprit
fortement conditionné. Et bien souvent, malheureusement, cela se
passe très mal ! Les hommes en sont responsables pour beaucoup,
car, pour faire tomber une fille, ils procèdent lâchement
par harcèlement jusqu'à réussir consciemment ou
inconsciemment à réveiller en elle la perversion.
La fille s'écroule alors d'un coup, comme un fruit qui chute
d'un arbre que l'on secoue. Voilà le "grand" truc des
"grands" séducteurs de filles ou, en d'autres termes, l'art
d'être très sexuellement suggestif, voire salace, en
faisant rire ses futures victimes consentantes. La psychose n'arrange
rien, au contraire, elle empire une situation déjà bien
compliquée et fâcheuse. Refuser systématiquement
de tenir la main à un garçon parce qu'on croit qu'il
essaie ainsi d'obliger la fille à coucher avec lui est un tel
cas paranoïa ?). La fille croit alors à une tentative
d'appropriation, un acte de pouvoir qui vise à sa
soumission, qui la dégoûte et qui peut la rendre
agressive. Elle n'est pas capable de distinguer un simple geste
amical dont le but est de manifester un peu d'affection et de chaleur
humaine, comme lorsqu'on lui caresse les cheveux par exemple. La
même chose est valable aussi pour les garçons qui
refusent de tenir la main à une fille qui ne leur plaît
pas. Cela peut être dû également à un
manque de maturité. Dans le cas où une fille est
persuadée qu'on veut l'amener au lit en la tenant par la main,
alors qu'elle-même ne souhaite pas de sentiments inutiles, c'est
parce qu'elle veut avoir toujours l'impression que c'est elle qui
choisit et qui amène les hommes dans son lit, et pas l'inverse,
qu'elle refuse de tenir la main. Elle veut que le passage à
l'acte soit spontanné, non prémédité, car
le fait d'y penser la destabilise et la rend nerveuse, mais de plus,
laisser le garçon y penser c'est prendre le risque de le rendre
nerveux et par conséquent très maladroit, s'il manque
de maturité, ou de lui laisser croire que tout est acquis
d'avance et qu'il n'a donc plus qu'à "se servir" en ne
pensant qu'à soi-même et à son propre plaisir,
donc il y a toutes les chances que ça ne se passe pas bien
du tout. En réalité, ceci met la fille en position
extrêmement vulnérable, contrairement à ce
qu'elle s'imagine, car pour une personne moyennement intelligente
ou même tout juste plus âgée, il est facile de
la manipuler pour l'amener de toute façon au lit en lui
donnant l'impression que c'est elle-même qui le fait. Or, ce
n'est pas la bonne personne pour autant. Il faut rajouter aussi
qu'une fille qui ne souhaite pas une histoire amoureuse, mais une
simple relation sexuelle, pourrait refuser de tenir la main à un
garçon afin de lui éviter de se faire des illusions, car
elle saisit les sentiments qu'il y a derrière ce geste,
même si c'est de manière un peu exagérée
sans doute. Etre persuadée de tomber toujours sur des
psychopathes, voire d'être poursuivie ou de soupsonner son mec
de mener une vie double est de la même veine. Ce n'est pas que
les hommes ne donnent aucune raison d'inquiétude. Ils ne
cessent d'embêter les filles et ne se rendent pas compte
à quel point elles revendiquent la vengence. Elles se
sentent agressées et les statistiques des cas de violences
conjugales ne sont pas là pour les rassurer. Mais pourquoi
se sont toujours les plus gentils qui doivent tirer les marrons du
feu ?
Résumons! La perversion détruit les relations sociales
et attarde la formations des familles et, lorsqu'elles sont
formées, peut les faire éclater en laissant se
développer ainsi des familles monoparentales assez
nombreuses. Fort heureusement, la législation
française permet aux enfants d'obtenir des pensions
alimentaires jusqu'à leur majorité, et au-delà
tant qu'ils poursuivent des études supérieures
(art. 371-2, art. 373-2-5, du code civil et les jurisprudences
afférentes). Le côté négatif en est
qu'il se crée un climat de méfiance
général qui ne favorise pas la reconstitution des
couples et donc cela manque cruellement aux enfants avec des
conséquences pour la société qu'il est difficile
d'estimer encore. Le comportement agressifs de certains hommes à
l'égard des femmes crée une psychose chez une population
non négligeable d'entre elles. L'agressivité naît
des frustrations, néanmoins le fait que celle-ci est
dirigée contre les filles permet d'établir quelques
hypothèses concernant l'origine de ces frustrations. Elles sont
probablement d'origine sexuelle et ce quelle que soit la culture des
hommes frustrés. Ainsi, par exemple, dans une famille arabe, on
est élevé dans le respect profond de la mère, une
image d'icône qui devient un model pour les petits
garçons. Devenus adolescents, ils recherchent inconsciemment ce
model chez les filles. Lorsqu'ils constatent le décalage
dans la tenue vestimentaire et le comportement des filles, qu'elles
soient arabes ou non, ils ont du mal à le cerner et à
l'accepter comme normal. Ils peuvent exercer alors un
harcèlement moral sur une sœur, s'ils en ont une, afin que les
amis ne disent pas du mal d'elle et qu'elle ne leur fasse pas honte
devant eux. Pire, ils peuvent aller jusqu'à insulter ou prendre
à partie une fille dans la rue à cause de sa tenue qu'ils
considèrent comme provoquante. S'il est vrai que la recherche de
valorisation à travers son corps est une des raisons principales
de l'apparition de la perversion dans le comportement féminin,
la recherche d'avilissement de l'image de la femme, par des gens
élevés dans un model maternel d'icône ou non, est
une cause principale de l'apparition de la perversion chez les
garçons. Cette subtilité culturelle qui tend à
justifier alors l'agressivité face aux filles qui auraient une
tenue ou un comportement provoquants sert à masquer l'origine
purement sexuelle des frustrations qui l'engendrent. La culture n'a que
très peu d'influence sur l'apparition de la perversion. Cette
dernière est, comme nous l'avons déjà
signalé, une issue défavorable d'une étape
brève, mais critique, du développement intellectuel de
chaque individu et met en jeu des processus mentaux beaucoup plus
profonds et propres à l'être humain lui-même,
quelle que soit sa culture. Un vieil adage dit que les langues des
hommes sont différentes, mais leurs cœurs et leurs sentiments
sont les mêmes. Si l'on peut dire qu'à l'échelle
d'un pays le fait de parler une langue commune aide à ce que
tous les gens puissent s'y comprendre, à l'échelle
humaine seule la volonté de se comprendre importe, point les
mots que l'on utilise. Car, sans cette volonté, les mots
acquièrent subitement plusieurs sens dans l'esprit des autres
et ne dit-on pas qu'il n'y a pas pire sourd que celui qui ne veut
pas entendre ? Cela devient la cause de bien de malentendus
lorsqu'une relation commence à s'effriter, car en
réalité on n'a plus tellement envie de se mettre
à la place de l'autre ni de communiquer vers lui, ce qui
est primordial, alors qu'au début d'une relation, nous
sommes toujours beaucoup plus ouverts, tolérents et
attentionnés, et en conséquence le courant passe
miraculeusement mieux. La psychose est donc sans cesse
alimentée et entretenue. Elle est un obstacle au même
titre que la peur. La peur de l'autre, de l'inconnu, la peur de
s'engager, etc. Lorsque les adolescents et les post-ados arrivent
à la perversion, ils s'y trouvent piégés par le
conditionnement que les médias opèrent. Quand nous disons
que le processus est artificiellement allongé et maintenu, cela
veut bien dire qu'il y a un retard dans le développement
intellectuel et mental de l'individu. La société s'en
trouvera radicalement modifiée, car elle s'est toujours
basée essentiellement sur la famille et sur des gens qui
étaient capables de prendre des responsabilités,
jusqu'à maintenant. Or, la perversion se caractérise par
la fuite de la responsabilité et elle maintient l'individu dans
un état d'immaturité. Le manque de maturité, de
son côté, est aussi une cause de l'agressivité
tant chez les garçons que chez les filles. Une personne
immature est incapable de gérer ses frustrations et cela la
rend parfois agressive et quasi-hystérique dans ses paroles,
brusque et impulsive dans certains de ses gestes (réactions)
et ses décisions, qui peuvent paraître
exagérés et complètement inappropriés
(même au-delà de 20 ans d'âge). On
décèle sans difficulté, lorsqu'on est plus
mature, le manque de profondeur dans les réflexions d'une telle
personne et une attitude proche de celle d'un(e) adolescent(e) par
moments. La perversion n'arrange pas les choses, car elle maintient le
sujet dans un comportement rétrograde et, en même temps,
elle se nourrit de son impulsivité. C'est un cercle vicieux. A
défaut d'être capable d'y renoncer, ce n'est que la
baisse de l'activité hormonale qui survient après
l'âge de 25 ans qui peut adoucir un peu cette tendence et bien
sûr la capacité de l'individu à tirer des
leçons de son vécu qui le transforme comme un sculteur
qui fait apparaître les formes à partir du bloc de
pierre brute.
La
volonté joue un rôle décisif dans le
déclenchement du comportement pervers, que le sujet soit
conscient ou pas du fait qu'il s'agit justement de ce type de
comportements. Car en réalité, ce qu'il recherche
c'est le plaisir, or celui-ci est beaucoup plus intense dans la
perversion. Et pour pouvoir atteindre ce plaisir très intense,
il faut créer une polarisation très forte dans sa
conscience entre deux états opposés : l'un est celui dans
lequel on construit une image idéalisée de soi-même
ou d'un autre et le second, celui dans lequel on piétine, on
avilit, cette image-là. La jonction de ces deux états
dans une situation imaginaire ou réelle apporte le
déclenchement de ce plaisir. Cette polarisation de la conscience
ne peut être obtenue que par la volonté. Cela
prédétermine le statut ambigu d'une personne perverse :
le pervers est consentant, dans la mesure où il a choisi
volontairement le plaisir intense, mais il est aussi victime, dans la
mesure où il ne sait pas qu'il s'agit d'une perversion et/ou
qu'elle peut avoir des conséquences graves dans sa vie
privée, sociale, ainsi que dans la société en
général, à cause de sa nature destructrice. Il a
une préférence nette pour les relations libres et peut
se montrer très respectueux et courtois dans ses rapports au
grand jour. Certains vont jusqu'à préférer le
vouvoiement et proscrire le tutoiement, car cela fait partie de la
construction de l'image idéalisée de l'autre, alors que
l'avilissement a lieu dans l'acte sexuel lui-même où il
obligera sa partenaire (car en général ce sont les filles
qui jouent ce rôle) à faire des choses un peu
déguelasses. Cela prédétermine également le
fait qu'il ne pensera qu'à son propre plaisir et que la fille
devra se soumettre à lui pour satisfaire à ses fantasmes.
Il ne laisse ainsi d'autre choix à sa partenaire que celui
d'avoir du plaisir dans la perversion qu'il construit. Toute sa
sexualité est basée sur cette perversion et il est
extrêmement difficile de lui inculquer l'idée que le
plaisir de sa partenaire est tout aussi important, car il ne s'y est
jamais préparé (bien souvent faute à des
préjugés rétrogrades du genre "La femme est
inférieure à l'homme et son rôle est de satisfaire
au plaisir masculin") et toutes ses tentatives de se construire
un nouveau comportement sexuel, à la demande de sa partenaire,
peuvent se révéler vaines. Ces personnes ont des
difficultés quasi-chroniques à se restructurer à
cause de leur faible culture ou de la perversion qui les maintient dans
un comportement arriéré. Dans la plupart des cas, les
filles
découvrent assez tard que l'homme de leur choix a un projet les
concernant qui ne correspond pas tout à fait, voire pas du
tout, à leurs propres attentes. C'est la raison pour laquelle
une majorité de filles sont déçues suite à
leurs premiers rapports sexuels. Elles en sont profondément
frustrées, car cette expérience leur laisse l'impression
amère que leur propre plaisir n'y a pas trouvé du tout
sa place, comme si elles n'y avaient pas le droit, alors qu'elles ont
sacrifié quelque chose qui leur était cher. Certaines
décident à ce moment de compenser en ne recherchant que
le plaisir sexuel dans leurs relations à l'avenir. Comme nous
l'avons mentionné plus haut, les frustrations engendrent des
tensions intérieures qui peuvent se manifester par une
certaine irritabilité, voire de l'agressivité, et
pour réduire ces tensions, les filles trouvent souvent un
exhutoire dans la sexualité lorsqu'elles ne savent pas comment
gérer leurs frustrations. D'autres abdiquent avant même
leurs premiers rapports en se disant que pour ne pas être
décues elles le feront avec quelqu'un
d'expérimenté et juste pour se libérer du poids
moral et de la barrière physique de la vertu qu'elles ont
entretenue depuis toujours. Dans les deux cas, il s'agit d'une
minimisation consciente de l'importance de leur virginité qui
a pour résultat un comportement pervers. Aussi bien chez les
garçons que chez les filles le comportement peut radicalement
changer suite aux premiers rappors sexuels. On parle alors avec plus
d'arrogance, plus bruyament, comme si on voulait être au centre
d'intérêt de tout le monde, donc la discrétion a
disparu, les paroles sont plus éhontées et
carrément sexuellement orientées, bref on semble ne
plus avoir du tout de retenues. Chez les garçons, c'est
dû au fait que l'on s'imagine pouvoir faire le coup avec
n'importe quelle fille dorénavant. Ils disent souvent entre
eux : ¨Si tu as couché avec une, tu as couché avec
toutes.¨ C'est d'autant plus injuste que parmi les filles
mêmes il se propage l'idée que l'on ne devient
véritablement un homme que lorsqu'on a fait l'amour à une
fille, car on gagne ainsi de l'assurance. L'assurance est effectivement
importante, cependant il s'agit ici d'arrogance. On peut avoir de
l'assurance en gagnant en maturité et pour cela il faut faire
l'effort pour évoluer en surmontant sa perversion. Or, ce n'est
pas ce type de comportement positif qui est le plus valorisant dans
notre société, à cause des fausses valeurs
auxquelles les jeunes croient. Chez les filles, c'est un peu plus
différent. La fierté vient du fait qu'elles ont
surmonté ce que beaucoup croyaient être un
problème psychologique insurmontable chez elles, le passage
à l'acte. Ce soit-disant problème est plutôt une
expression de l'impatience que certains proches ont manifesté
à l'égard d'une fille pour la bousculer en
espérant que ça leur profitera, il est davantage
créé par la pression exercée sur elle par les
autres. La fierté est d'autant plus grande que
l'étonnement, la perplexité, des amis sont
démesurés du fait de la brutalité avec laquelle
ils sont mis devant le fait accompli. Parfois, ils n'ont rien vu venir
et
au moment où ils apprennent l'évennement, l'histoire est
déjà finie depuis longtemps, car Brutus n'a pas su
manifester le respect qu'on leur devait au lit. Les garçons ont
alors l'impression que la fille s'est infligée une
automutilation, comme si elle s'était tranché
elle-même un doigt avec une cuillère. Et comme elle ne
peut pas leur montrer l'endroit de la blessure, elle le montre dans son
attitude, comme un petit garçon ou une petite fille qui se
vanterait d'une grande plaie pour épater les amis. Aussi bien
chez les filles que chez les garçons, ce changement de
comportement est dû au choix de la perversion. Les
garçons, parce qu'ils veulent croire que toutes les filles leur
cèderont désormais, et les filles, parce qu'elles se
plaisent à se valoriser par leur activité sexuelle en
rupture complète avec leur passé de vierge imprenable. On
veut prendre les choses avec davantage de légèreté
à ce moment, car on cherche à se déculpabiliser
à travers l'humour et l'autodérision. Mais aussi, on veut
se donner de l'assurence et l'air de savoir ce qu'on fait, ainsi que de
se prévaloir d'une plus grande maturité du fait de sa
nouvelle aura. D'ailleurs, les filles qui ont fait ce choix ne feront
qu'en rajouter, elles se complairont à briser l'image de vierge
inaccessible qu'elles avaient auprès de leurs amis auparavant
allant parfois même jusqu'à offrir leur corps contre de
l'argent à un inconnu. C'est leur manière un peu sauvage
de revendiquer la libération de leur esprit à travers
leur corps, à défaut d'y être parvenues autrement,
mais également de parer à une situation financière
critique et urgente, car souvent instable et toujours à la
recherche d'une indépendance. Il faut dire qu'elles sont
très fortement influencées par le conditionnement de
l'art cinématographique et qu'elles se voient parfois dans la
peau de certaines héroïnes du grand écran. Mais
cette libération n'est-elle juste une illusion et n'est-ce pas
justement le comportement qu'on attend d'elles ? Qui donc ?
Les campagnes de lutte contre les MST (ou IST) ont eu pour effet
secondaire (indésirable) très négatif la
quasi-institutionnalisation de la perversion dans la
société en promouvant le préservatif. D'abord, il
faut noter que les institutions qui se sont engagées dans cette
lutte ont une forte influence et beaucoup de crédibilité
auprès des jeunes. Elles n'ont pas pris toute la mesure de la
portée de leur message, quant à l'Eglise, qui a
exprimé sa position, elle n'a jamais su persuader les jeunes de
son bon sens. Il ne s'agit pas de diaboliser le préservatif.
Les hommes l'utilisent depuis des millénaires, mais il
n'était réservé essentiellement qu'à une
élite et ce n'est qu'avec l'invention des premières
matières en latex qu'il se démocratise
véritablement. Le préservatif est le symbole même
des relations libérées et donc perverses. Nous
n'entrerons pas dans des discussions qui aillent dans le sens de
l'exploitation par les industriels du latex d'une psychose
créée avec l'apparition du SIDA, mais nous nous
contenterons d'expliquer comment les campagnes contre la propagation de
ce fléau, s'il en est, ont apporté leur touche
supplémentaire à un tableau que l'industrie du sexe, les
médias et les publicitaires soucieux de la consommation, l'art
cinématographique, ont construit dans l'esprit des jeunes qui
sont si déboussolés et facilement influençables.
Les organisations de prévention et de santé donnent une
image positive du préservatif en ce sens qu'il apparaît
presque comme un ami, un allié, dont on ne peut pas se passer
sous peine de mettre en danger notre vie. Or, ceux parmi les jeunes qui
n'ont pas encore eu leurs premiers rapports sexuels voient aussi son
côté scabreux : il est
le symbole du penchant des adultes pour la luxure et les
adultères. Il n'a sûrement pas été
créé uniquement pour éviter les maladies
vénériennes, mais également et surtout pour
empêcher l'ordre naturel des choses - la naissance d'un enfant
d'une liaison extraconjugale. C'est la fuite de la
responsabilité qui semble être inhérente à
l'homme adulte qui est à l'origine de sa conception, or c'est
le défaut qui caractérise sans doute le mieux une
personne perverse. Et même pire, le préservatif permet
à ce titre, outre les rapports pervers dont l'adultère,
les rapports incestueux, qui comportent eux-mêmes leur part non
négligeable de perversion. Ce n'est pas que rien de tout cela
n'a jamais existé auparavant, néanmoins le
préservatif a permis de le faciliter grandement et l'ainsi
appelée révolution sexuelle du siècle
précédent n'est rien d'autre et ne sera
considérée par les générations
futures autrement que comme une explosion, une conquête,
triomphale de la perversion. Est-ce que ceci était
inévitable ? Tout porte à croire que d'une manière
ou d'une autre nous devions passer par cette étape de
l'évolution de notre mentalité. La perversion, tout en
étant une déviance, un écart comportemental, est
en soi aussi un moment de remise en cause qui, lorsqu'il est
traversé dans la réflexion, peut être constructif
de l'individu, et par-là de la société, en ce
sens que confronté à sa propre déchéance
à laquelle la perversion le mène, l'individu pourrait
trouver en lui les ressources nécessaires pour réagir
en la surmontant. C'est un recul qui permet de mieux avancer,
cependant l'erreur consiste à l'avoir déclaré
comme une révolution et donc d'avoir fait croire que c'est
une évolution, et ce dans sa forme la pire qui soit - le
passage à l'acte impulsif et privé de réflexion.
Le véritable problème est plutôt dans le fait
qu'il a mené ainsi à la soumission des corps, et
par-là même de l'esprit, à la logique marchande,
au nom de la consommation, et à l'argent, au nom d'une
indépendance financière et du plaisir de consommer.
Il y a de quoi faire se retourner les hippies dans leurs tombes !
Les jeunes sont au début portés à rigoler
lorsqu'on leur parle de l'usage du préservatif justement
à cause du décalage entre cette image de
¨sauveur¨ que des représentants d'institutions
sérieuses lui donnent et l'image indécente qu'ils
en ont. Tôt ou tard, ils en arrivent à se poser
sérieusement la question de son usage, car l'amour arrive
toujours par surprise. On commence alors à prendre les
choses à bras le corps et lorsque les premières
déceptions s'en suivent ou même lorsque cela se
passe plutôt bien, il ne reste souvent qu'une seule envie,
c'est celle de continuer dans la voie où on s'est
engagé une fois que les retenues morales sont
tombées. Comme nous l'avons fait remarquer plus haut, la
minimisation consciente de la virginité mène au
développement d'un comportement pervers. Le préservatif
est alors la seule protection et justification morale de ses actes,
une sorte de seconde virginité. On se permet de faire des
choses qu'on n'aurait jamais acceptées avant parce qu'il y a
le préservatif. Les campagnes publicitaires de
prévention prennent alors un nouveau sens aux yeux de ceux
qui n'ont pas encore eu leurs premiers rapports ou qui n'en sont
qu'à leurs débuts, et qui sont encore très
facilement influençables. Elles lui donnent une
crédibilité, mais également, de manière
indirecte, elles banalisent le comportement sexuel et par-là
même la liberté sexuelle, donc la perversion.
Pourtant, on ne peut pas nier le fait que ces campagnes sont
indispensables, car elles prémunissent véritablement
contre un comportement sexuel dangereux pour soi et pour les autres,
mais uniquement en ce sens qu'elles freinent la propagation des MST
et pas la perversion. On comprend bien le fait que ce n'est pas le
rôle d'une institution de santé d'exprimer un avis
moral sur la nature des relations humaines, pourtant cela ne lui
donne pas non plus le droit d'éduquer sexuellement les gens.
C'est bel et bien là qu'il y a une grave lacune ! L'Eglise
ne peut pas jouer pleinement son rôle à cause de la
désaffection des jeunes et du faible crédit qu'ils
lui accordent, non sans raison. Néanmoins, les associations
et les organismes non-gouvernementaux pourraient le faire en
l'associant à leur message de prévention. Que l'on
utilise le préservatif ou que l'on évite les
rapports pervers, il s'agit bien du comportement humain, alors
prévention et éducation (pas uniquement sexuelle !)
devraient continuer à marcher ensemble.
Nous
n'avons parlé jusqu'ici que des relation perverses entre
hommes et femmes, mais elles existent de la même
manière dans les rapports homosexuels. Nous avons fait
remarquer plus haut que la plupart des filles commencent leurs
premiers rapports sexuels par pure perversion, poussées par
leur narcissisme et le désir de se valoriser à
travers leur corps, ou parce qu'elles acceptent tacitement celle
de leur partenaire. Bien souvent, elles s'orientent vers des
garçons, car ces derniers correspondent mieux à leur
fantasme pervers et ce même si elles ont le pressentiment
que ça ne se passera pas bien. Mais il arrive que bon
nombre d'entre elles, qui sont déçues de leurs
premiers rapports sexuels avec des hommes, se tournent vers des
amies pour en discuter et il n'est pas rare qu'il se crée
ainsi une complicité entre elles qui aille jusque dans
l'intimité. Cela n'est pas dû au hasard et cet
exemple est très révélateur de l'existence
dans la nature humaine d'une sensibilité qui permet de se
mettre à la place de quelqu'un d'autre et d'éprouver
véritablement ce qu'il ressent. Certains l'appellent le
septième sens et on lui accorde le nom : empathie***. Les
hommes, de part leur milieu et les lois implicites qui le
gouvernent (cacher ses sentiments), arrivent à l'inhiber.
Or, les filles en ont cruellement besoin et de manière
inconsciente le recherchent chez les autres. De façon
naturelle, elles le trouvent chez d'autres filles et il serait
exagéré de conclure à leur
homosexualité lorsqu'elles décident de passer à
l'acte. Ce dont elles comprennent avoir besoin c'est d'une autre femme,
mais qui a le sexe, voire le corps, d'un homme. Elles fantasment
d'ailleurs beaucoup sur le fait de posséder un sexe d'homme. Et
si un homme était capable de se mettre à leur place comme
le ferait une femme ? Cette sensibilité que certains hommes
réussissent à conserver à l'encontre des
règles qui régissent leur milieu se traduit parfois aussi
dans le comportement homosexuel. Cependant le principe de la perversion
dans ces rapports reste le même, dans la mesure où on
construit toujours une image idéalisée de l'autre et on
tend à la détruire dans l'acte sexuel. En régle
générale, les pervers s'orientent vers des personnes dont
la réputation est plutôt bonne, qui émettent une
image très positive d'eux, car ils en ont besoin pour nourrir
leurs fantasmes, mais également pour relever leur propre
prestige aux yeux de ceux qui les identifient déjà comme
tels. Avilir quelqu'un dans l'acte sexuel c'est aussi une
manière de détruire son image positive, le faire
descendre de son petit nuage et montrer qu'il n'est pas plus
différent que soi-même quand on est pervers. Une jeune est
belle
femme perverse profiterait de l'image positive dont elle
bénéficie en société, à cause de son
charme qui prédispose les autres à lui faire confiance et
à la considérer avec respect, pour prendre du plaisir
à mener une vie sexuelle débridée à l'insu
de tous. Au fur et à mesure qu'elle remarque le traitement
différent dont elle bénéficie en
société du fait de sa beauté, elle se met à
chercher les différentes manières d'en profiter et elle
ne tarde pas à découvrir que cela peut lui permettre de
mener pratiquement une vie double : continuer à entretenir une
image positive de soi dans son milieu social et prendre son pied
à détruire cette image dans sa vie privée. Elle
apprend à se servir alors de son apparence pour cacher
habilement sa conscience perverse et la réalité pitoyable
de sa déchéance. Personne n'oserait à priori
penser qu'elle puisse avoir un comportement à l'opposé de
l'idée qu'on se fait d'elle de par son apparence et ses
manières au grand jour, mais en réalité beaucoup
de mecs l'espèrent. C'est d'ailleurs une des raisons principales
pour lesquelles ils embêtent autant les filles, surtout les plus
jolies. Et l'existence même de filles qui ont succombé aux
appels des sirènes de leur propre narcissisme, parce qu'elles
sont belles et vénèrent le charme de leur corps, fait que
les hommes croient que toutes les filles sont comme elles et cela les
amène à harceler moralement celles qui font l'objet de
leur intérêt le plus vif, de leur fantasmes,
jusqu'à
les faire tomber. Tout le monde peut commettre une erreur et
s'égarer un peu dans la vie. Heureusement, cette dernière
est faite de recommencements et chacun(e) a la chance de corriger ses
fautes en prenant conscience de celles-ci et en s'efforçant de
commencer une nouvelle vie. La vraie force n'est pas de ne jamais
tomber, mais de savoir se relever, si jamais cela arrivait.
Nous n'irons pas jusqu'à affirmer que la perversion dans les
rapports homosexuels est plus positive à cause de la
complicité que ces gens sont capables de construire. S'il est
évident que le septième sens peut apporter
énormément à la qualité d'une relation,
ignorer ou sous-estimer le rôle destructeur de la perversion
dans ses rapports aux autres peut se révéler fatal. En
ce sens, l'empathie n'est pas une panacée. Mais nous sommes
persuadés que si chacun et chacune faisait l'effort de renoncer
à sa perversion et d'éviter les rapports pervers tout en
cherchant chez l'autre l'amitié dans le long terme, et chez soi
- la responsabilité envers son prochain (qui ne peut
naître que de la responsabilité envers soi-même),
ainsi que cette sensibilité qui permettra de montrer une
compréhension proche de la complicité non seulement au
quotidien, mais aussi dans les relations intimes, la
société s'en trouverait radicalement changée
dans le bon sens. Une nouvelle ère débutera alors pour
l'humanité, celle de la pré-sagesse, et nous pouvons
être ses créateurs, car le véritable changement
ne peut venir que de celui de la mentalité. Il suffirait alors
d'y croire et d'avoir le courage de s'y engager.
novembre 2005

____________________
* Nous appelons post-ados les majeurs (18-24ans) qui conservent les
attributs de l'adolescence : boutons acnéiques,
comportement peu réfléchi par moments.
** Maladie qui n'est pas reconnue comme telle par le sujet,
caractérisée par une perte de contact avec le réel
et qui affecte la personnalité.
*** Nous rappelons que le sixième sens selon nous est la
thermosensibilité, c'est-à-dire la capacité
à ressentir la chaleur et le froid à distance, sans
contact direct, ce qui est donc dû au rayonnement.