Le temps des jeunes
Lundi 7 février 2005
(réécrit le 21 juillet 2005)


Le voici tapis dans l'ombre,
Les jeunes ne le voient, immobile et sombre,
Le temps ne semble pas avoir sur eux d'influence
Pour leur révéler son existence.

Ces jeunesses impatientes
Sentent leur graine jaillissante.
Ils crient: « Pourquoi pas déjà? »,
Et ce moment n'est plus là.

Lorsque le temps jaillit perceptible,
Heurtant les âmes les plus sensibles,
Il tire nos rides et griffe nos corps
Nous ramenant à notre juste sort.

Profiter du temps c'est être dans l'action,
Qui est un mouvement ou une réflexion
Profonde. C'est construire son avenir réel
A la manière du plus parfait idéel.

Mais il ne faut pas se tromper de combat !
Il y des gens qui nous portent des coups bas
En véhiculant de fausses images de l'idéal
Pour nous faire glisser dans leur fine toile.

La salle obscure produit son miracle
Lorsqu'on apprend au bout du spectacle
Qu'il existerait un couple parfait,
Celui où on couche avant de s'engager.

La télé nous frappe avec force images
De ces gens qui se noient avec enfants et bagages,
Dans des bateaux de fortune tentant d'atteindre nos côtes,
C'est dire, pourquoi nous plaindre de notre biscotte ?

La presse nous oppresse de la pauvreté des gens
D'ailleurs pour nous cacher la misère de ceux
D'ici et nous inciter à découvrir le plaisir de nous
Laisser-aller, le contraire de profiter de notre temps.

Ce temps fugace nous est volé,
Les jeunes ! Ces vieux qui ont tant gaspillé
Le leur, préoccupés par leur petite fortune,
Croient pouvoir s'acheter un souffle de jeunesse
avec leur thunes.

Dans ce monde où l'on nous vend la perversion
comme un loisir,
Nous misons notre virginité contre du plaisir
Sexuel. Nous troquons notre foi contre cet espoir vil,
Nous tuons notre éternité pour gagner en futile.

Le temps ce n'est pas des images injectées,
C'est de la réflexion, créer des idées.
Profiter de notre temps c'est se libérer
Du conditionnement qui nous est imposé.

En faire notre temps c'est être nous-mêmes,
Notre vie prend alors l'allure d'un bohème.
Il ne faut pas trahir la foi qui nous remplit
De bonheur, elle nous transporte au-delà de la vie.

Il n'y a pas plus d'art que dans la nature.
La nature révèle l'autre pour partager
Le plaisir de l'instant, pour partager
Le plaisir de la création, et de l'action,
dans la durée...


André Pierre Jocelyn, Daniel Milev