------------------Petit-fils du roi des Français Louis-Philippe Ier et dont la mère était Clémentine d'Orléans
Le jour de l'Indépendance
par Daniel Milev

A l'occasion du 100ème anniversaire du jour de l'Indépendance - le 22 septembre 2008, et du 130ème anniversaire de la libération de la Bulgarie du joug ottoman, nous vous proposons de découvrir l'histoire d'un peuple européen, presqu'aussi méconnu du grand public que le sont et le restent toujours des peuples hautement civilisés tels les Thraces. Pour commencer, nous vous présenterons le manifeste par lequel a été rendue officielle l'Indépendance de la Bulgarie de l'Empire Ottoman en 1908. Par une série d'articles, nous retracerons l'histoire très longue, et aussi une des plus grandes parmi celles des peuples d'Europe, des Bulgares. Nous tenterons ainsi d'apporter des réponses aux questions relatives, et sujet à controverses, à l'origine, au cheminement, au destin extraordinaire et parfois secret de ce peuple dont la grandeur ne se laisse deviner ni par son nombre actuel ni par les simples apparences, à sa place en Europe et au rôle qu'il pourrait éventuellement y jouer. Nous éclairerons mieux par la suite le contexte dans lequel a été écrit le présent manifeste ci-dessous et les personnages qui y ont pris part.


Manifeste

"Par la volonté du tsar-libérateur pressant, le grand peuple fraternel russe, aidé par nos bons voisins, les sujets de Sa Majesté le roi roumain, et par les vaillants Bulgares, le 19 février 1878 ont été abbattues les chaînes d'esclaves qui, durant des siècles, ont immobilisé la Bulgarie, si grande et glorieuse jadis.

Depuis lors, jusqu'à aujourd'hui, trente années entières, le peuple bulgare, infailliblement fidèle à la mémoire des millitants populaires pour sa liberté et inspiré par leurs enseignements, travaille inlassablement pour l'aménagement de son beau territoire et a créé sous ma direction, et celle du reposant aux côtés de Dieu kniaz Alexandre, un Etat digne d'être un membre égal dans la famille des peuples civilisés.

Toujours pacifique, mon peuple aspire aujourd'hui au progrès culturel et économique, en ce sens rien ne doit entraver la Bulgarie; rien ne doit empêcher sa prospérité.

Tel est le désir de notre peuple, telle est sa volonté. Qu'il en soit selon qu'il souhaite ! Le peuple bulgare et son chef d'Etat ne peuvent que penser et désirer de même.

Mon Etat, indépendant de fait, est empêché dans son développement normal et serein par des entraves dont le tranchement sur la forme dissipera le refroidissement installé entre la Bulgarie et la Turquie.

Moi et mon peuple, nous nous réjouissons sincèrement de la renaissance politique de la Turquie; elle et la Bulgarie - libres et complètement indépendantes l'une de l'autre, auront toutes les conditions de créer et de renforcer leurs relations amicales et de s'adonner à un développement intérieur paisible.

Inspiré par cette œuvre lumineuse et pour répondre aux besoins de l'Etat et du désir du peuple, avec la bénédiction du Tout-Puissant, je proclame la Bulgarie réunifiée depuis le 6 septembre 1885 pour un tsarat bulgare indépendant et, de même que mon peuple, je crois profondément que cet acte qui est le notre rencontrera l'approbation des grandes puissances et la compassion de tout le monde lettré.

Vive la Bulgarie libre et indépendante !
Vive le peuple bulgare !"

22 septembre 1908

Ferdinand Ier

25 septembre 2008